Sans date (juillet?) 1958

Pour faire ce yoga, il faut avoir, au moins, un peu le sens de la beauté. Si on ne l’a pas, on manque l’un des aspects les plus importants du monde physique.

Il y a cette beauté, cette dignité d’âme – ça, c’est une chose à laquelle je suis très sensible. C’est une chose qui m’émeut et qui suscite en moi un grand respect, toujours.

Beauté d’âme?

Oui, qui transparaît dans le visage; cette espèce de dignité, de beauté, d’harmonie de la réalisation intégrale. Quand l’âme transparaît dans le physique, cela donne cette dignité, cette beauté, cette majesté: la majesté qui vient d’être le Tabernacle. Alors, même les choses qui n’ont pas de beauté particulière se revêtent d’un sens de beauté éternelle, de la beauté éternelle.

J’ai vu comme cela des visages passer d’un extrême à l’autre, en un éclair. Quelqu’un qui avait cette espèce de beauté, d’harmonie, de sens de la dignité divine dans le corps, puis, tout d’un coup, la perception de l’obstacle, de la difficulté, et ce sens de la faute, de l’indignité – alors la soudaine déformation dans l’apparence, une sorte de décomposition des traits! Et pourtant, la même figure. Cela a été comme un éclair, c’était effroyable. Cette sorte de hideur du tourment, de la dégradation (c’est vraiment ce que l’on a traduit dans les religions par le «tourment du péché»), cela vous donne une figure! Même des traits qui sont beaux en eux-mêmes deviennent effroyables. Et c’étaient les mêmes traits, la même personne.

Alors j’ai vu comme le sens du péché est horrible, à quel point il appartient au monde du mensonge.

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