6 novembre 1961

(Lettre de Satprem à Mère)

Douce Mère,

En lisant le Véda, j’ai cru comprendre que les Rishis, ayant trouvé le passage bloqué en haut (puisqu’ils tombaient en extase et perdaient prise sur leur corps), s’étaient mis en route par le bas pour trouver le Supramental.

Mais en lisant Sri Aurobindo, il m’a semblé comprendre que c’est l’inverse: il est d’abord monté tout en haut pour, ensuite, faire redescendre la Lumière en bas et ouvrir le passage; et que c’est la pression de la Lumière d’en haut qui ouvre les portes en bas, dans la Matière.

Je voudrais comprendre le processus.[1]

Avec tout mon amour

Signé: Satprem

(Réponse de Mère)

C’est en montant au sommet de la conscience par une ascension progressive qu’on s’unit au supramental. Mais dès que l’union est accomplie, on sait et on voit que le supramental est aussi au cœur de l’inconscient.

C’est alors qu’on a l’expérience qu’il n’y a ni haut ni bas. Mais pour transformer la nature physique, c’est généralement en redescendant les degrés de l’être avec une conscience supramentalisée qu’on peut accomplir la transformation d’une façon permanente.

Rien ne prouve que les Rishis ont employé une autre méthode, quoique, pour effectuer cette transformation (s’ils l’ont jamais accomplie), ils ont dû nécessairement forcer le chemin par la lutte à travers les puissances d’inconscience et d’obscurité.

(Ms. de Mère, sans signature, au verso de la lettre du disciple)

@

[1]. Notre lettre doit sa survie au fait que Mère nous l’a redonnée avec sa réponse écrite au verso.

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