24 janvier 1962
(À propos de la dernière conversation sur les forces anti-divines:)
J'avais lu dans «Savitri» un passage qui me semble exactement en rapport avec ce que tu as dit...
Ah ! dis-moi ça.
1. Sri Aurobindo, Letters on Yoga, Cent. Ed., XXIV, 1605.

 

J'aimerais mieux que tu le lises toi-même, parce que mon anglais... C'est un passage qui m'avait beaucoup frappé: ces quatre lignes-là.
(Mère lit)
Not only is there hope for godheads pure;
The violent and darkened deities
Leaped down from the one breast in rage to find
What the white gods had missed: they too are safe;
A Mother's eyes are on them and her arms
Stretched out in love desire her rebel sons1.
Oui, c'est ça.
« Ce que les dieux blancs avaient manqué... »
Je ne me souvenais pas. Mais c'est exactement ça.
C'est curieux, quand je lis, c'est seulement ce qui est nécessaire à ce moment-là que je vois. Le reste, c'est comme si ça passait inaperçu. Et au moment où c'est nécessaire, ça revient, comme ce que tu viens de me montrer.
Oui, c'est ça, c'est ce qui vient d'arriver.
C'est tout à fait comme si on ouvrait un rideau, comme ça, et puis tout est là, prêt, derrière.
J'ai de la difficulté à parler dans ces expériences parce que le français me vient plus spontanément, mais ça se passe en anglais – c'est tellement avec la puissance de Sri Aurobindo...
Bon, mon petit, je te vois quand ?
1. Non seulement il y a de l'espoir pour les divinités pures Mais pour les dieux violents et obscurcis Bondis de l'unique poitrine en rage de découvrir Ce que les dieux blancs avaient manqué: Ceux-là aussi sont saufs.
Les yeux d'une Mère sont sur eux et ses bras tendus Désirent avec amour ses fils rebelles.
Savitri, X.2 (Cent. Ed. XXIX, 613)

 

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