30 mars 1966
(La conversation suivante est venue en écoutant la traduction anglaise de la Conversation du 4 mars où Mère disait notamment: «Ce n'est plus qu'un choix: on choisit que ce soit comme cela ou comme cela... »)
I had the same experience in the cell-consciousness. It lasted for one hour and there it was truly almost miraculous.
The same Consciousness as this consciousness I had in what you can call the «material mental» (that is, the collective consciousness of the cells), but this morning it was in the cells themselves, this Consciousness (cette Conscience éternelle dont Mère parlait le 4 mars), the same Consciousness. And it was truly miraculous. With the impression that THAT there [in the cells] there is nothing impossible.
It comes, it stays inspite of everything, whatever I do, even if I speak, and it goes. And when it has gone it is gone, I can make an effort, it does not come back. But so long as it is there, it is all-powerful, it dominates everything and... yes, the whole world seems to change. And yet everything is the same. You remember this sentence of Sri Aurobindo: «All was changed and yet everything was the same»? That is exactly that.
Et alors, ce n'est plus qu'un choix: on choisit que ce soit comme cela ou comme cela...
Oui, this same thing, this same experience in the cell-consciousness. What the human being calls «life» and «death», the continuation of this present organization or its cessation, it was absolutely a question of choice (something like a choice – there are some who say «the Divine's Will» or «the Supreme's Will»; it is a way of saying, but it is... it is something which chooses). And there was at the same time the exact... it was more than a feeling, it was a lived knowledge of what is the individual and in what way the Supreme becomes the individual and how it can continue to be the individual or stop to be the individual... Now that the experience is gone, naturally what I say has no meaning, but at that time it was the exact perception: the individual is that (geste) that position taken by the Supreme, and if its choice is to continue it continues.

 

It becomes quite material, you see, no more mental at all (it is very difficult to express because of that). It becomes a living experience of just what makes the individual and how this individual can remain individual although it is united perfectly, united in perfect consciousness with the Supreme.
It lasted about 15 to 20 minutes in complete stability and I continued doing my normal activities (it was during the time of my toilet – I wash my mouth and gargle) purposely it comes at that time to show that it is absolutely independent from the activity. And it comes more often at that time than when I sit in meditation. When I sit in meditation generally begins a kind of all-around-the-earth activity or even universal activity, it becomes conscious of that, but this body's experiences are not there – to have the body experience you must live in your body! It is why the ancient sages or saints did not know what to do with the body, because they went out of it and sat, and then the body is no more concerned. But when you remain active, then it is the body that has the experience.
That is the secret.1
* *
(traduction)
J'ai eu la même expérience dans la conscience des cellules. Cela a duré pendant une heure et là, vraiment, c'était presque miraculeux.
Cette même Conscience (éternelle, dont Mère parlait le 4 mars) que j'ai eue dans ce que l'on peut appeler le «mental matériel», c'est-à-dire dans la conscience collective des cellules, ce matin je l'ai eue dans les cellules mêmes, la même Conscience. Et c'était vraiment miraculeux. Avec l'impression que «Ça», là (dans les cellules), rien n'est impossible.
Ça vient, ça reste en dépit de tout, quoi que je fasse, même si je parle, et puis ça s'en va. Et quand c'est parti, c'est parti: je peux faire tous les efforts, ça ne revient pas. Mais tant que c'est là, c'est tout-puissant, ça domine tout et... oui, le monde entier semble changer. Et pourtant, tout est pareil. Tu te souviens de cette phrase de Sri Aurobindo: «Tout était changé et pourtant tout était pareil»? C'est exactement cela.
Et alors, ce n'est plus qu'un choix: on choisit que ce soit comme cela ou comme cela...

 

Oui, c'est la même chose, c'est cette même expérience dans la conscience des cellules. Ce que les êtres humains appellent la «vie» ou la «mort» – la continuation de cette organisation présente ou sa cessation –, c'était absolument une question de choix (quelque chose comme un choix; certains disent la «Volonté divine» ou la «Volonté suprême», c'est une façon de dire, mais c'est... c'est quelque chose qui choisit). Et en même temps, il y avait le sentiment exact... (plus qu'un sentiment: c'était une connaissance vécue) de ce qu'est l'individu et de quelle façon le Suprême devient l'individu, et comment Il peut continuer à être l'individu ou cesser d'être l'individu... Maintenant l'expérience est partie naturellement, et ce que je dis ne signifie rien, mais à ce moment-là, c'était la perception exacte: l'individu est cette position prise par le Suprême, et si son choix est de continuer, il continue.
N'est-ce pas, cela devient tout à fait matériel, ce n'est plus du tout mental (c'est très difficile à exprimer à cause de cela). Cela devient l'expérience vivante de ce qui, exactement, fait l'individu et comment cet individu peut rester individuel tout en étant parfaitement uni – uni en parfaite conscience – avec le Suprême.
Cela a duré de quinze à vingt minutes dans une complète stabilité, et je continuais mes activités normales (c'était au moment de ma toilette: je me lave la bouche, je me gargarise); exprès, cela vient à ce moment-là pour montrer que c'est absolument indépendant de l'activité. Et ça vient plus souvent à ce moment-là que quand je m'assois en méditation. Quand je m'assois en méditation, généralement commence une sorte d'activité tout autour de la terre, ou même d'activité universelle; le corps devient conscient de cela, mais ces expériences du corps ne viennent pas – pour avoir l'expérience du corps, il faut vivre dans le corps! C'est pour cela que les anciens sages ou les saints ne savaient pas quoi faire de leur corps, parce qu'ils en sortaient et ils méditaient, et alors le corps n'y est plus pour rien. Mais quand on reste actif, alors c'est le corps qui a l'expérience.
Ça, c'est le secret1.

 

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