31 janvier 1968
C'est curieux, il est venu comme une interdiction de parler et... je ne sais pas comment expliquer cela, j'ai l'impression de parler à une distance. Je ne sais pas comment expliquer. Et c'est cela qui a donné cette voix rauque (Mère est légèrement enrouée). Je pense que c'est en train de subir une sorte de transformation. Avant, il y avait eu un grand contrôle sur la voix, sur le son de la voix – tout cela, parti! Et c'est comme si je faisais parler quelque chose qui est très loin de moi.
Ça passera.
(silence)

 

Et pour tout, tout... il y a un changement dans le MODE d'être. Pour les nuits aussi, les nuits sont très différentes – tout cela était organisé, très régulier, très organisé, très conscient, et tout cela est changé maintenant. Et la conscience... oui, elle est constamment extérieure à l'instrument, comme quelque chose qui est comme cela (geste au-dessus), très vaste – très vaste et très souple –, mais comme cela constamment: nuit et jour. Et c'est pourtant la conscience de ça (Mère touche son corps), de l'instrument. C'est la conscience qui était corporelle, et maintenant c'est la même conscience mais qui est devenue quelque chose de très vaste et très fort, et comme cela (même geste au-dessus), comme à une distance du corps, et qui agit comme cela sur le corps, tout le temps, pour le faire mouvoir. Et le corps ne semble pas si limité à la forme: il sent à une certaine distance, il touche à une certaine distance.
C'est curieux. (Riant) Il y a quelque chose qui est en train de se passer, je ne sais pas ce que c'est1!
*
* *
(À la fin de cette entrevue, le disciple rentre chez lui, puis Mère lui envoie la note suivante:)
Voilà ce que j'essayais de dire ce matin:
Au lieu de la conscience à l'intérieur du corps, c'est le corps qui est à l'intérieur de la conscience, et pourtant c'est encore la conscience corporelle.
1. Il existe un enregistrement de cette conversation.

 

Hosted by uCoz