12 juillet 1969
Les nuits commencent à être intéressantes! très intéressantes, parce que j'ai une vision – je ne sais pas où c'est, si c'est dans le physique subtil (probablement) –, une vision symbolique mais active (c'est une action) de ce qui se passe, mais alors... (Mère sourit) TEL QUE C'EST, pas tel que les hommes le voient!
Les choses ici sont toujours revêtues d'un tas de vêtements, ce n'est jamais la chose exacte, et là, c'est la chose exacte. Juste maintenant... La nuit dernière, j'ai eu une longue activité et je me suis dit: «Mais pourquoi est-ce que je vois tout cela?», une longue activité (je te dirai ce que c'est), et puis juste maintenant, Z était là et il a commencé à me dire les difficultés qu'ils ont avec les domestiques... «Ah! je me suis dit, voilà, c'est ma vision, ce que j'ai vu cette nuit!» Et dans ma vision... Tu sais qu'ici, c'est P qui s'occupe des domestiques, mais la nuit, c'était Amrita, et Amrita tel qu'il est maintenant, pas Amrita tel qu'il était physiquement (parce qu'Amrita était venu me trouver quand il a quitté son corps, et en fait, il ne m'a pas quitté, mais il est libre: tantôt il se repose, tantôt il se promène), mais la nuit dernière, il était très actif et il symbolisait l'activité de P, comme si c'était son influence qui dirigeait P. Mais c'était... (Mère a l'air très amusée) les symboles étaient si clairs et si amusants, avec un sens de l'humour si amusant! (Ça, les nuits sont devenues très intéressantes...) Oh! la nuit dernière, j'ai fait de la gymnastique! (Mère rit) à cause de cette histoire de domestiques: pour finir, à un endroit, on avait besoin d'un mur pour protéger de l'invasion des domestiques, on avait construit un petit mur (un petit mur pour protéger l'entrée d'une porte), et puis, je suis entrée dans la maison et quand j'ai voulu sortir de l'autre côté, on avait enlevé l'escalier pour faire ce petit mur! Alors (riant), il y avait un trou béant et il a fallu que je descende (j'étais très habile) en m'accrochant au mur! Des choses comme cela, tout à fait amusantes... On avait mis une espèce de grand paravent pour se protéger d'une foule de domestiques qui avaient envahi la rue; pour qu'ils n'envahissent pas ici, on avait mis un paravent, et Amrita est venu et il a ouvert le paravent, et il a commencé à parler avec les gens du dehors! Je lui ai dit (riant) : «Voilà, tu défais tout notre travail!»
Et alors, je vais en Amérique, je vais en Europe, je vais... tout le temps. Je vais dans des endroits dans l'Inde. Et tout cela, tout du travail, du travail, du travail – la nuit. Mais si vivant!

 

L'autre jour, il y a quelques jours, j'avais eu une longue activité en Amérique où j'avais rencontré des gens à une réunion, je leur avais parlé, j'avais répondu à leurs questions, arrangé des choses; et deux ou trois jours après, j'ai reçu une lettre de quelqu'un qui arrivait d'Amérique et qui était en train d'organiser un bateau pour venir ici pour le centenaire, en 1972 – une femme. Et j'ai retrouvé le portrait de cette femme: c'était elle que j'avais vue, à qui j'avais parlé!... Ça devient intéressant.
Pas beaucoup de choses différentes: la plus grande partie de la nuit est tout à fait immobile, silencieuse et dans la Force – dans la Force –, comme si je me couchais dans la Force pour qu'elle pénètre tout; et puis, à un moment donné (généralement à la fin de la nuit), une activité comme celle-là, une seule, qui dure une heure, deux heures, avec toutes sortes de détails, et extrêmement précis. Alors, ça commence à être intéressant.
Le corps participe, n'est-ce pas; je pourrais dire que c'est le corps qui rêve, ce n'est pas un être intérieur: c'est le corps subtil qui rêve. Ça a un caractère très concret et d'un symbolisme très SIMPLE, simple mais si clair! C'est intéressant.
(silence)
Et puis le contact avec les gens... J'ai fait une règle selon laquelle je ne parle pas aux gens qui viennent, aux visiteurs; je ne parle qu'à ceux avec qui je travaille, parce que le corps lui-même sent que sa conscience descend dès que je me mets à parler. Si je ne parle pas, sa conscience est très... (comment dire?) très uniforme et très vaste (beaucoup plus vaste que le corps), très vaste, très uniforme et très réceptive sans déformation; dès que je parle... ce n'est plus ça. Alors je n'aime pas parler, mais je suis obligée de parler comme cela, comme je te parle ou quand j'ai du travail à faire pour organiser. Mais ce matin, j'ai eu la visite de la «Commission» qui a été envoyée par le gouvernement pour voir si nous sommes de bons enfants (!) et si nous méritions l'argent... qu'ils doivent nous donner. Alors cette Commission a demandé à me voir. J'ai dit: «Je consens, à condition qu'on ne parle pas et que je ne dise rien.» Et quand je vois les gens... ils sont transparents, n'est-ce pas, et généralement je vois ce qu'ils pensent, je vois ce qu'ils veulent, ou bien leur impulsion, ou bien... – c'est très amusant. Et je leur parle. Je leur parle dans le sens que je leur dis quelque chose intérieurement («je» ne sait pas: c'est la conscience qui sait exactement ce qui doit leur être dit). Quelquefois je ne sais rien d'eux; ils viennent d'arriver comme cela, je les vois et puis je leur fais un discours! je leur

 

fais un discours et je m'étonne moi-même: «Tiens! pourquoi est-ce que je lui dis tout cela?» Et après, j'apprends que c'est exactement les préoccupations de cette personne, sa difficulté ou...
C'est-à-dire qu'il y a un progrès. Il y a un progrès dans la conscience, mais pas encore dans l'équilibre de santé; ça, c'est très difficile. C'est devenu extrêmement sensible et la moindre chose crée des réactions... On verra.
(silence)
Et toi?... Rien?... Qu'est-ce que tu as à dire?
J'ai l'impression que j'ai moins conscience qu'autrefois (dans mon sommeil par exemple).
Avant, tu me disais toujours que tu étais inconscient!
Les premières années, j'étais plus conscient.
Ah?
Par exemple, souvent dans mon sommeil, je me réveillais en train de méditer, ou bien j'avais conscience d'être pris par une force et de passer ailleurs, des choses comme cela. Maintenant, il n'y a plus jamais de phénomènes de ce genre... C'est le vide complet ou alors des activités chaotiques1.
(Mère reste silencieuse)
J'avais l'impression qu'il y avait quand même une sâdhanâ qui se faisait dans le sommeil...
Pendant un certain temps, je te voyais toutes les nuits, j'allais dans les endroits (je te le disais), dans les endroits où tu vas. Ce sont des endroits qui concernent la vie de la terre, mais qui ne sont pas
1. Pour mieux expliquer les plaintes répétées du disciple, disons que pendant les cinq premières années du yoga, le disciple avait un sommeil extrêmement conscient, presque d'un bout à l'autre, sur les divers plans, avec perception du passage d'un plan à l'autre ou d'un corps à l'autre et mémoire des activités de chaque plan. Puis tout a disparu brusquement. Il a fallu presque dix ans au disciple pour comprendre que cette «disparition» était voulue pour l'obliger à faire la sâdhanâ dans le physique, sinon il aurait indéfiniment continué les «expériences» des plans intérieurs.

 

très proches, je veux dire que c'est une vision assez subtile des choses, qui est au-dessus du mental; une vision et une action qui sont au-dessus du mental. Et là, je te voyais toujours; tu avais comme... comme un bureau; c'était une immense salle (je te l'ai dit plusieurs fois) et pas de murs; on avait l'impression d'être dans des salles et pourtant il n'y avait pas de murs: on voyait le dehors. Et c'était toujours le même endroit, mais les salles différaient, c'est-à-dire que tantôt on s'occupait d'une chose, tantôt on s'occupait d'une autre. Mais tu étais toujours là et toujours occupé. Et il y avait de grandes armoires qui contenaient tous les «rapports» et tu étais très intéressé par cela. Et ça, pendant des années, presque toutes les nuits je te voyais là. Mais maintenant, je n'y vais plus, alors je ne te vois pas.
Je t'ai vu, mais alors c'était tout à fait différent, de temps en temps, comme cela, comme cette vision avec Amrita, alors associé à un travail que je faisais.
Je ne vais plus là parce que... n'est-ce pas, il n'y a que le corps, c'est l'activité du corps; c'est intéressant: c'est la vie intérieure du corps. Alors, de temps en temps, je te vois, mais c'est à cause de la chose dont je m'occupe, ce n'était pas comme avant.
Là, dans ce domaine-là, au-dessus du mental, tu semblés y être toutes les nuits: une activité très constante. Et c'est très intéressant, c'est un endroit où, pour ainsi dire, se décident un certain nombre d'événements qui vont se passer: des changements, des événements qui s'organisent là; mais ça s'organise... comme dans un bureau de direction, tu comprends – on ne fait pas: on organise (geste de vision). L'exécution n'est pas visible, elle est en dessous.
Il y avait un temps où je te voyais très-très-très régulièrement, et c'était le temps où tu me disais que tu étais tout à fait inconscient! (Mère rit)
J'ai l'impression que la clef qui me manque, c'est la clef du mental physique.
Physique?
Physique, oui. Si ce mental physique, j'arrivais à l'accrocher de façon à ce qu'il marche spontanément sur des choses vraies au lieu de fonctionner sur des choses idiotes; si ça fonctionnait automatiquement, alors même la nuit, ce serait...
Oui-oui!

 

Mais comment faire? Je ne sais pas... Tant que je mets une pression d'en haut sur lui, ça va très bien, mais de la seconde où il n'y a plus de pression...
Il recommence.
Ça continue.
Eh oui! il obéit mais il n'est pas transformé. Non, pas du tout. Il faut mettre la pression dessus. C'est cela.
Mais comment l'attraper, je ne sais pas.
(après un silence)
Oh! mais si c'est le mental physique... Parce que c'est le mental physique qui est en train de se développer1 (chez Mère) hors de toutes proportions prévues comme possibles, alors que Sri Aurobindo avait pensé, lui, que ce n'était pas possible; il avait dit: il vaut mieux s'en débarrasser, on ne pourra pas. Mais je me suis aperçue que c'était transformable, parce que le mental et le vital sont partis, alors il y avait un besoin de remplacer le mental dans le fonctionnement, et ce mental physique s'est développé d'une façon très extraordinaire. Il est devenu... (comment dire?) beaucoup plus conscient d'abord, beaucoup plus organisé et méthodique dans son travail. Alors, peut-être, si c'est ton mental physique, on peut faire quelque chose – je vais essayer. Je peux essayer de faire quelque chose la nuit.
Mental, je ne peux plus rien, je n'ai plus de mental; mais mental physique, je peux.
Il faudrait qu'il soit touché.
Oui-oui.
1. Plusieurs fois, ces dernières années, nous avons eu l'impression que Mère disait «mental physique» mais qu'elle entendait «mental du corps», comme si la terminologie n'était pas très bien fixée (ce qui n'est pas surprenant quand on est «dedans»). Ainsi, par deux fois plus loin, elle dit: «Le corps répète le mantra...»

 

Je me souviens, par exemple, il y a plusieurs années, la première fois où j'ai entendu au «Playground» ce mantra (c'était dans un film1), eh bien, ce soir-là, ça m'avait tellement touché que, dans la nuit, je me suis réveillé répétant ce mantra.
Oh!...
C'est quelque chose qui a besoin d'être touché. S'il était touché et qu'il accrochait la vraie vibration, eh bien, ça continuerait.
Oui.
Quand je faisais ce «japa» tantrique, souvent, la nuit, par exemple, je sentais qu'il y avait une activité de sâdhanâ à cause de ça.
Oh!...
Parce qu'on l'avait tellement manipulé et manié2, ce mental physique, que même dans le sommeil, il y avait quelque chose qui restait.
Ah! alors, ça avait de l'effet. Ça avait de l'effet.
Mais pourquoi ne recommences-tu pas?
Mais j'ai fini avec X.
Oui, mais tu n'as pas besoin de X.
C'est-à-dire qu'il faudrait que je me remette à faire cela pendant plusieurs heures?
Oh! c'était écrit?
Non. Il y avait des «yantram» écrits, mais il y avait aussi du «japa».
1. Un film sur «Prahlad» (au Terrain de Jeu, le 27 avril 1956).
2. Six ou sept heures de «japa» par jour.

 

Japa? Tu répétais le japa?
Je répétais le japa pendant... je ne sais pas, des heures tous les jours.
Mais je t'ai dit: le corps répète le mantra (qui est japa aussi) spontanément et absolument sans que la conscience intervienne; il a pris l'habitude; dès qu'il a la moindre difficulté, il le répète. Alors tu pourras obtenir la même chose.
Mais oui, mais comment? Il faudrait l'engrener.
Oui.
Mais comment? On va essayer.
Est-ce qu'il faut que je me remette à faire du japa méthodique comme je le faisais, ou quoi?
Tu pourrais (peut-être simplement comme expérience, pour voir si ça a de l'effet), tu pourrais essayer. Peut-être pas comme tu le faisais ni tout cela, mais comme moi, je le faisais: répéter à la moindre activité, ou à la moindre difficulté, répéter le mantra ou le japa. Et alors presque le prononcer, n'est-ce pas.
Mais douce Mère, en fait je le fais presque tout le temps.
Ah! tu le fais?
Mais je le fais... comme ça, c'est une certaine partie de mon mental, avec un peu de psychique, qui doit le faire.
Ah!...
Ce n'est pas quelque chose de spontané, ce n'est pas ENGRENÉ dans la substance physique, tu comprends.
Mais on pourrait essayer.
C'est par une volonté que je le fais, ce n'est pas une spontanéité.

 

Oui-oui.
Une volonté qui est devenue très habituelle, mais qui est quand même une volonté.
Oui. Mais on peut essayer. Qu'est-ce que c'est, ton mantra?
C'est le mantra que tu m'as donné, douce Mère!
Ah! c'est celui-là... oh!... C'est celui-là que le corps répète spontanément. Tout d'un coup, je l'entends qui est en train de le dire, tu comprends, tellement c'est spontané.
On va essayer.
(silence)
Tu m'as donné les photos de quand tu avais été initié? Oui.
Tu en as, toi? Oui, douce Mère.
Tu as les mêmes... Je n'arrive plus à les retrouver! Et j'avais mis ces photos avec une lettre de toi que tu m'avais écrite de là-haut, quand tu étais en voyage.
Bénarès?
Pas Bénarès, l'autre endroit?
Brindavan... Non, je ne sais pas.
Un endroit célèbre, un endroit de Krishna, je crois.
Alors c'est Brindavan, peut-être.
De là, tu m'as écrit. Tu m'as écrit une lettre, et dans cette lettre tu m'as dit, mon petit: «Je viens d'avoir une expérience,» Et tu m'avais vue.

 

Non, c'était à Bénarès.
À Bénarès. Alors j'avais gardé ça séparément avec les photos. Je ne sais plus où c'est. J'ai cherché, j'ai beaucoup cherché. Seulement c'est resté en bas, alors en bas je ne sais pas ce qu'on en a fait... Devant la fenêtre, j'avais un fauteuil où j'étais assise; à côté du fauteuil, il y avait une espèce de petit paravent; dans le bas du paravent, j'avais mis comme un tiroir debout (c'était une espèce de sac, mais fixe), et là-dedans, j'avais mis des lettres et ces photos (j'avais mis d'autres choses aussi). Et tout a disparu. Je ne sais même pas si ce machin existe encore...
Ça existe encore, dit Sujata.
(À Sujata:) Tu veux aller voir. Si ça existe encore, tu veux l'apporter, ce serait amusant? (Sujata sort)
(silence)
Je vais essayer.
Cet endroit où je te voyais, c'était une expérience du mental supérieur, juste au-dessus du mental, et je ne l'ai plus depuis que le mental est parti. Mais ça, là (niveau physique), c'est pleinement actif, pleinement. Je vais essayer.
(Sujata revient avec des boîtes de carton dont Mère se met à examiner le contenu: des vieux objets)
Oh! et ça... ça, je dois bien l'avoir depuis... au moins soixante-dix ans! (rires) C'est un machin de cuivre qui servait comme d'ouvre-lettre, et le manche est parti, et je l'ai gardé, je m'en suis servi... Mais il y a un miroir quelque part, je ne sais pas où il est (un miroir avec une monture où il y avait de l'or dedans – il est très joli, un petit miroir de poche pliant), ça appartenait à ma grand-mère, et ma grand-mère me l'avait donné; elle l'avait eu, elle, quand elle avait... douze ans. On lui avait donné quand elle avait douze ans, elle me l'a donné et je l'ai gardé, et je l'ai encore; ce qui fait que cet objet doit avoir beaucoup plus de cent ans! Il est en bas, dans l'armoire... Mais ça, c'est un ouvre-lettre. Ça, oh! il y a longtemps-longtemps: je l'avais en France avant de venir, je l'ai apporté quand je suis venue; il a été au Japon, je m'en suis servie au Japon (pour ouvrir les lettres de Sri Aurobindo) et je l'ai rapporté ici. Alors il

 

doit avoir... je l'avais au commencement du siècle: une soixantaine d'années – c'est beaucoup plus vieux que toi! Tu le veux? Pour ouvrir des lettres...
(Mère donne l'objet au disciple et continue à regarder les boîtes)
Oh! c'est amusant.
Ça, c'est un taille-crayon! (À Sujata:) Tu emploies des crayons? Pas beaucoup, non, Mère.
Il y a des gommes à effacer, mais elles doivent être tellement vieilles!...
Il n'y a rien qui te ferait plaisir?... Une vieillerie là?... Si tu trouves quelque chose... qui te ferait plaisir – mais il faudrait que tu t'en serves, pas pour mettre dans un coin.
(Sujata:) Non, Mère, c'est bien où c'est, avec tes affaires.
Alors, la prochaine fois, nous verrons les papiers, je veux absolument retrouver ces photos de toi et cette lettre. (À Sujata:) Il n'y a rien là qui te ferait plaisir? Non?
Je n'oserais pas utiliser, j'aurais envie de le garder.
Ça, je l'utilisais tout le temps. C'était ça que j'utilisais – prends n'importe quoi!
(Sujata prend un crayon )
Ah! ce sont de bons crayons... Tu veux le taille-crayon? Prends (Mère rit)
La prochaine fois, on verra les papiers, ça va être amusant!
(silence)
Je me souviens de t'avoir vu il n'y a pas très longtemps (il faut que je voie ça), et ce devait être dans le physique subtil. Alors si c'est là que tu veux devenir conscient, c'est plus facile pour moi.
C'est très intéressant, tu sais! C'est très intéressant... La vie dépouillée de son apparence mensongère!

 

Ce sont encore des formes, mais ce n'est plus du tout la même chose. N'est-ce pas, les hommes ont tellement l'habitude de tout... travestir – tout cela est parti; là, c'est parti.
Dis-moi, à quelle heure te couches-tu?
Vers dix heures et demie.
Dix heures et demie... Alors je me réveille («réveille» c'est une façon de parler) pour la première fois aux alentours de minuit (un peu avant, un peu après), et à ce moment-là, tu dors.
Oui, douce Mère.
Alors à ce moment-là, quand je me recoucherai, je t'appellerai. Mais ne t'en occupe pas. Tu me diras seulement s'il se passe quelque chose. Je vais essayer.
Oh! je vois beaucoup-beaucoup de gens, je fais beaucoup-beaucoup de choses. Et alors, j'ai le contrôle1: sans chercher, sans questionner j'ai le contrôle après; le lendemain, on me dit ceci, cela, cela... Alors je vais essayer. Je n'essayais pas parce que je pensais que tu allais toujours dans le mental la nuit, dans cette région supérieure là-haut (c'est juste au-dessus du mental), et là je ne vais plus: je vais... (geste tout en haut). Mais tout le temps, je travaille là, dans ce physique subtil. Et ça devient de plus en plus conscient et de plus en plus clair. Alors je vais essayer.
Sri Aurobindo est là – on le voit tout le temps; tout le temps il fait une chose ou l'autre, il est très actif, très actif. Tu le rencontrerais, ce serait bien. Tu ne le vois jamais la nuit?
Jamais, non2.
(Mère fait le geste de mettre le disciple en contact)
1. Mère veut dire qu'elle peut vérifier, après, l'exactitude de ce qu'elle a vu.
2. Il existe un enregistrement de cette conversation.

 

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