1er novembre 1969
(L'entrevue commence avec un retard record de une heure et demie.)
Ça devient un peu difficile...
Qu'est-ce que tu as à me dire?... Ta dernière entrevue avec A.R.? Il n'a rien dit?
Il reste ce qu'il est. Il a dit: «Je préférerais me faire tuer sur place plutôt que de changer de politique»! Et du même souffle, il dit: «Je veux trouver, je veux trouver, et si je ne trouve pas, c'est que le Divin ne veut pas.» Alors il veut trouver mais il ne veut pas changer...
Je vais te raconter quelque chose... La dernière fois qu'il est venu, je l'ai fait asseoir et je me suis dit: nous allons voir. Et j'ai commencé la méditation comme d'habitude, c'était très bien et il recevait – la même chose. C'était exactement pareil. Puis j'ai invoqué (parce que c'était le jour des «poudja»), j'ai invoqué les quatre Aspects de la Mère. Ils sont venus. Deux se sont tenus d'un côté de A.R. et deux se sont tenus de l'autre. Puis j'ai attendu. Et puis, au bout d'un moment, j'ai vu qu'il baissait la tête, et puis... tout d'un coup, il s'est mis à tousser1 (ce qu'il n'avait jamais fait). Alors j'ai arrêté. Mais je n'ai rien demandé, je lui ai donné une lettre... de consolation, et puis ce message que j'avais donné l'autre jour:
«C'est dans le silence d'une complète identification au Divin que la vraie compréhension est obtenue.»
Je lui ai donné cela sans rien dire et je l'ai laissé partir. J'ai dit «au revoir», il m'a secoué la main comme cela (!) et il est parti.
Et alors, j'avais chargé F de lui donner le petit livre «La Mère», mais quand elle est arrivée chez lui, il était déjà en méditation avec un certain nombre de gens (ils se tenaient tous par la main). Alors on ne sait pas du tout quelle a été la réaction. Tout ce que je sais, c'est que la veille de son départ, A.R. et Z ont fait le chemin ensemble, et elle lui a demandé quel était le résultat de son séjour ici et ce qu'il avait appris? Il a répondu: «Oh! il est trop tôt pour savoir, je le saurai plus tard.»
1. C'est-à-dire quelque chose qu'il n'arrivait pas à «avaler».

 

Ce procédé de se tenir les mains en méditation, c'est le procédé que l'on emploie quand on veut faire circuler les forces vitales... Je faisais cela avec un groupe en 1910. Et toutes ces choses-là me paraissaient... pas la vraie Chose dès que je suis venue ici. Et pourtant, il est ouvert et il reçoit la Force très bien. Mais dès qu'il y a quelque chose d'autre, ça ne va plus. Voilà.
Mais en même temps, il dit: je veux trouver!
Oui, mais c'est comme cela.
Et moi, dès que j'ai voulu toucher un peu à sa construction, ça a fait un drame affreux!
Oui, c'est cela. Il veut trouver, mais il veut trouver dans sa construction.
On verra. Ça va travailler! (Mère rit) On va voir.. J'espère que mercredi prochain, ce sera mieux1!
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