2 septembre 1970
(Les premières paroles de Mère depuis près d'un mois. Son œil gauche est très gonflé. Sa voix est voilée. Ce n'est pas fini1.)
Défense de parler: ça me fait tousser terriblement.
(longue méditation)
Tu connais un homme, un peu roux, blond foncé, qui a une barbe?
? ??
Non?... Il était là (geste à côté du disciple).
Tu ne sais pas qui c'est?... Il était assis comme cela, par terre.
(Mère regarde encore)
Tu as beaucoup de disciples maintenant, n'est-ce pas?
Qui2?
(silence)
Qui?
(silence)
Pas moi!?
(Mère plonge à nouveau)
Ça va mieux3... Très lentement.
Si je me souviens, quand c'est fini, j'aurai vraiment quelque chose d'intéressant à dire. Seulement je ne sais pas si je me souviendrai...
1. L'enregistrement du début de cette conversation n'a pas été conservé, car il était trop entrecoupé.
2. Le disciple avait entendu «il a beaucoup de disciples» et pensé que c'était cet homme roux. Mais l'enregistrement dit bien «tu». II n'était pas venu à la pensée du disciple qu'il pouvait avoir des disciples!
3. L'enregistrement commence ici.

 

C'est l'expérience du corps – du corps laissé à lui-même1.
(silence)
On verra.
Il se peut... il se peut que le psychique ait «assisté», tu comprends, sans intervenir, et qu'il se souviendra, c'est possible.
C'est... enfin. C'est encore une... Le résultat n'est pas certain, voilà tout ce que l'on peut dire.
(silence)
C'est quelque chose de formidable... et qui a l'air imbécile.
(long silence)
N'est-ce pas, le petit corps... le petit corps est comme un point, mais il a l'impression d'être l'expression d'un pouvoir formidable, et il est... comme ça: aucune capacité, aucune expression, rien – et assez... assez misérable. Et pourtant... c'est comme une condensation – condensation –, comme une condensation d'un pouvoir formidable!... Des fois, il a même de la difficulté à le supporter, tu comprends.
Toutes les expériences sont comme au centuple... N'est-ce pas, il a de la difficulté à apprendre.
(le disciple pose son front sur les genoux de Mère. Mère prend à tâtons des fleurs près d'elle)
Qu'est-ce que c'est que cela?
(Sujata:) Je ne sais pas, c'est une nouvelle fleur, douce Mère2.
(Mère approuve de la tête) Ah! n'est-ce pas! J'ai l'impression que c'est une fleur qui est en connexion avec ce qui se passe.
(Satprem:) C'est un hibiscus. C'est un «pouvoir».
Oui, c'est un pouvoir.
Je vais t'en donner une pour que tu essayes de savoir ce que c'est. Je vais garder l'autre pour savoir si je trouve.
1. Comme en 1962 et en 1968.
2. Un hibiscus double d'une couleur nouvelle entre le rouge et le rose.

 

Voilà, mes enfants.
(Mère prend les mains du disciple)
La fin n'est pas... le résultat, je veux dire, dans ma conscience, n'est pas encore décidé. Ce peut être... la Tentative, ce peut être... (geste vague qui s'étend dans le temps et l'espace).
Ça prépare quelque chose de formidable, mais je ne sais pas si ce corps... si c'est ce corps qui le fera. Voilà tout.
(Mère prend la main de Sujata dans sa main gauche et la main de Satprem dans sa main droite)
Hosted by uCoz