10 décembre 1972

(Entrevue avec Sujata, qui lit à Mère une lettre de Satprem.)

10.12.72

Douce Mère,

Depuis plusieurs nuits, c’est comme si l’on torturait physiquement mon corps pendant toute la nuit. Je me tourne et me retourne sans arrêt dans une souffrance. Et puis il y a comme des griffes dans mon ventre. J’ai l’impression que si ça continue, je vais vraiment tomber malade. Le matin, quand je sors de là, j’ai la sensation que mon corps est plein de poison[1].

Puisse-je devenir entièrement, exclusivement ton enfant.

Satprem

Pour moi, la vie est une torture si je ne suis pas exclusivement tournée vers le Divin. C’est le seul remède; autrement c’est comme cela, la vie est une torture. L’existence devient intolérable.

Le seul remède est d’être comme cela... (geste, mains vers le haut et le silence contemplatif)... là où le temps n’existe pas.

@

[1]. Nous nous demandons maintenant si nous aussi, à notre petite mesure, ne commencions pas le douloureux apprentissage de l’unité, c’est-à-dire, d’abord, des mauvaises volontés ambiantes. Et nous comprenons bien, maintenant, que pour supporter tout cela, il faut qu’il n’y ait plus «personne». S’il y a «quelqu’un-qui», c’est douloureux, et dangereux.

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