28 juin 1972

(Tout d’abord, Mère écoute la lecture de quelques lettres de Sri Aurobindo à Nirod, notamment celles-ci qui retiennent son attention et l’amusent.)

Pourquoi ne pas écrire quelque chose sur ce Supramental que les gens trouvent si difficile à comprendre?

À quoi cela sert-il? Qu’est-ce que les gens comprendraient? En outre, le travail actuel est de faire descendre le Supramental et de l’établir, non de l’expliquer. S’il s’établit, il s’expliquera de lui-même – s’il ne s’explique pas, il ne sert à rien de l’expliquer. J’ai dit certaines choses à ce sujet dans les écrits passés, mais sans parvenir à éclairer qui que ce soit. Alors pourquoi répéter la tentative?

8.10.1935

On Himself, XXVI.164

Quels disciples nous sommes et quel Maître! Je regrette que vous n’ayez pas choisi ou appelé quelque meilleure substance.

Quant aux disciples, je suis d’accord! Oui, mais la substance meilleure, en supposant qu’elle existe, aurait-elle été caractéristique de l’humanité? S’occuper de quelques caractères exceptionnels ne résoudrait guère le problème. Et consentiraient-ils à suivre mon chemin? – c’est une autre question. Et s’ils étaient mis à l’épreuve, l’humanité ordinaire ne se révélerait-elle pas soudainement? – c’est encore une autre question.

3.8.1935

On Himself, XXVI.178-179

* * *

C’est curieux, ça vient comme par bouffées. Tout d’un coup, il arrive comme une bouffée où tout est clair, où... – le supramental est évident. Et le corps voit, voit même ce qui est attendu de lui. Et puis, après, ploff! (geste de retombement) ça se voile de nouveau.

Ce sont comme deux façons différentes d’être en relation avec le Divin – toutes les deux, c’est la relation avec le Divin: l’une, c’est la vieille manière, et l’autre c’est la nouvelle manière. Dans le temps, n’est-ce pas, quand j’avais une difficulté, immédiatement je me blottissais dans la relation avec le Divin, et ça s’en allait. Et maintenant, ce n’est plus ça. C’est la relation avec le Divin elle-même qui est d’une façon différente.

Alors ça... (Mère fait un geste, d’un air de ne pas savoir).

C’est comme si mon secours, le secours qui avait été à travers toute ma vie, qui m’avait aidée à passer à travers tout: comme parti. Maintenant... ce n’est plus ça. Maintenant, c’est ça qu’il faut dépasser.[1] (Mère hoche la tête et lève les mains d’un air de dire: comment faire?)

(Mère plonge)

@

[1]. Il existe un enregistrement de cette conversation.

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