7 octobre 1972

Tes yeux?

Je ne peux pas m’arrêter. Tout est prévu. Je ne m’inquiète pas.

(Le disciple lit à Mère des extraits de la conversation du 30 août dernier pour les prochaines «Notes sur le Chemin».)

C’est tout?

Ça te semble aller, douce Mère?... J’ai coupé pas mal de choses, mais ce qui reste, est-ce que ça va?

C’est très personnel.

J’ai beaucoup coupé; mais tu comprends, si l’on enlève tout le personnel, il ne reste plus grand-chose...

(Riant) Il ne reste plus rien!

C’est comme les remarques que je te jais [dans cette conversation du 30 août] quand tu me demandes si je me sers de la pensée. Je pense que je ne suis pas une «personne»: je suis une voix «représentative» des humains, et la réponse que je te jais peut éclairer d’autres gens. Ça sert à d’autres.

Oh! sûrement.

Seulement, c’est tout ce que j’ai pour le «Bulletin», je n’ai rien d’autre.

Ça suffit! Le numéro de novembre est toujours plus petit.

Oui, mais toi, tu ne parles pas beaucoup. Tu ne dis pas grand-chose de ton expérience depuis quelque temps.

Je ne peux pas parler.

Je n’ai rien à dire, d’ailleurs.

!!!

Ce qui est là, c’est juste... C’est comme cela (geste d’offrande, mains ouvertes). C’est vraiment comme cela, je n’ai rien à dire.

Si je veux formuler: tout le temps, tout le temps, c’est comme si d’un côté, je disais au Seigneur: «Qu’est-ce que Tu veux que je fasse?», et de l’autre côté...

(silence les yeux clos mains ouvertes dans un abandon total)

Voilà. C’est ça.

L’impression d’être aussi... aussi transparente, impersonnelle que possible pour que le Divin puisse passer et agir. Et là (geste au front), c’est tout à fait silencieux... comme ça (geste mains ouvertes, immobile). C’est tout. Toute ma vie est comme cela.

Et plus le corps peut faire ça (même geste), plus vraiment les conditions de sa vie sont favorables. C’est-à-dire que... «bienveillance» n’est pas ça, il faudrait un mot spécial... Vraiment, je dirais en anglais: the care the Divine takes of my body... (tu comprends?) est... [le soin que le Divin prend de mon corps est...] par-delà toute expression. Et surtout par-delà toutes les stupidités physiques du corps.

Voilà.

Alors toutes les paroles diminuent – diminuent d’une façon ridicule. J’aimerais ne plus rien dire[1].

(méditation)

@

[1]. Il existe un enregistrement de cette conversation.

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