18 février 1973

(Extrait d’une entrevue avec les professeurs de l’École. L’un d’eux se plaint de l’apparition de ta violence chez les enfants.)

La violence est nécessaire tant que les hommes sont dominés par leur ego et ses désirs. Mais la violence ne doit être utilisée que comme un moyen de défense si l’on est attaqué. L’idéal vers lequel l’humanité tend, et que nous voulons réaliser, est un état de compréhension lumineuse où l’on tient compte des besoins de chacun et de l’harmonie générale.

L’avenir n’aura pas besoin de violence parce qu’il sera gouverné par la Conscience Divine dans laquelle tout s’harmonise et se complète.

Pour le moment, nous sommes dans l’état où les armes sont encore nécessaires. Mais il faut comprendre que c’est un état passager, c’est-à-dire pas définitif, et qu’il faut tendre vers ça.

La paix... la paix, l’harmonie doit être le résultat naturel d’un changement de conscience.

N’est-ce pas, il y a sur l’Inde cette idée de non-violence de Gandhi, qui a remplacé la violence matérielle par une violence morale, mais c’est bien pire!

Mais si l’on parle contre Gandhi, tout le monde... oh!

On n’a pas besoin de prononcer son nom, on peut expliquer aux enfants que de remplacer la violence matérielle par une violence morale n’est pas mieux. Se coucher devant un train pour l’empêcher de passer est une violence morale qui peut créer plus de désordres que la violence physique.

Il y aurait beaucoup de choses à dire... Cela dépend des cas. Moi-même, j’ai encouragé beaucoup l’escrime parce que cela donne une habileté, un contrôle de ses mouvements et une discipline dans la violence – j’ai beaucoup encouragé l’escrime en un temps. J’ai appris à tirer; je tirais à la carabine, parce que cela vous donne une stabilité et une habileté et un coup d’oeil excellent, et cela vous oblige à rester calme au milieu du danger. Toutes ces choses... Je ne vois pas pourquoi il faut être hopelessly non violent [irrémédiablement non violent], ça donne des caractères mous.

Le changer en Art! En art et en culture de l’habileté calme et maîtresse d’elle-même. Il ne faut pas du tout pousser des cris comme en pousserait Gandhi. Ça ne va pas du tout, du tout, du tout – je ne suis pas du tout pour ça! Il faut maîtriser les moyens de défense, et pour cela, il faut les cultiver.

Surtout, leur faire comprendre que la violence morale est aussi mauvaise que la violence physique. Elle peut même être pire, c’est-à-dire que, au moins, la violence physique vous oblige à devenir fort, maître de soi, tandis que la violence morale... On peut être comme ça [tranquille en apparence] et avoir une terrible violence morale.

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