10 mars 1973

Il y a ce Bulletin... les «Notes sur le Chemin».

Tu as quelque chose?

Presque rien. J’ai deux petits bouts de choses.

Eh bien, lis.

(lecture)

C’est tout?...

Oui (rires)... Évidemment tu n’as plus envie de parler du tout.

Non. Je ne peux pas parler, ça ne sort pas clairement.

Mais si! ce n’est pas correct! Ça sort très bien.

Si tu as quelque chose à demander, on peut essayer.

Je ne sais pas, quand j’essaye d’entrer en contact avec cette Conscience, j’ai toujours l’impression, comme tu dis, d’une immensité lumineuse...

Oui.

Mais j’ai l’impression que ça ne bouge pas, tu comprends, qu’on est là – on peut rester éternellement comme cela, mais...

C’est ça. C’est mon impression.

Et il suffit de se laisser imprégner par Ça? il n’y a pas autre chose à faire?

Je pense. Je pense que c’est la seule chose. Moi, je répète tout le temps: «Ce que Tu veux, ce que Tu veux, ce que Tu veux... Que ce soit ce que Tu veux, que je fasse ce que Tu veux, que je sois consciente de ce que Tu veux.»

Et aussi: «Sans Toi, c’est la mort; avec Toi, c’est la vie.» Et «mort», je n’entends pas la mort physique – c’est possible que ce soit; c’est possible que, maintenant, si je perdais le contact, ce serait fini – mais c’est impossible! j’ai l’impression que c’est... que je SUIS ÇA – avec les obstructions que la présente conscience peut encore avoir, voilà tout[1].

Et alors, quand je vois quelqu’un... (Mère ouvre les mains comme pour offrir cette personne à la Lumière), qui que ce soit: comme cela (même geste).

(silence)

J’ai tout le temps (c’est amusant), tout le temps l’impression d’un petit bébé qui se blottit – blottit dans... (comment l’appeler?) une divine Conscience... all-embracing [qui embrasse tout].

(Mère reste immobile)

Et la moindre contradiction qui entre dans l’atmosphère me produit un tel malaise que j’ai l’impression que je ne pourrai pas le supporter.

Voilà, c’est comme cela.

Juste maintenant, n’est-ce pas, j’étais partie comme cela, puis tout d’un coup un malaise est venu, alors ça m’a tirée. Mais ce n’est pas formulé mentalement du tout, ce n’est pas une idée, ce n’est même pas une sensation, c’est... (je ne sais pas comment c’est). C’est comme une négation, une négation douloureuse. Alors vraiment j’ai l’impression d’une souffrance aiguë, alors ça me tire vers cette conscience physique[2].

(Mère plonge, puis a l’air mal à l’aise
Champaklal vient secouer la sonnette)

@

[1]. Ce «si je perdais le contact» et «c’est impossible» nous ramènent toujours au même mystère. Et nous nous rappelons encore des paroles de Mère: «Ce n’est qu’une violence qui pourrait arrêter la transformation, autrement ça continuera-continuera...» (4 décembre 1971, Agenda XII)

[2]. Il existe un enregistrement de cette conversation.

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