11 août 1971
(Mère donne au disciple une note qu'elle vient d'écrire.)
«Quand les hommes seront dégoûtés du mensonge dans lequel ils vivent, le monde sera prêt pour le règne de la Vérité.»
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(Puis une autre note qu'elle a fait lire à K.K. Birla, l'un des plus grands industriels de l'Inde.)
(traduction)
«La Vérité est à la portée des hommes, mais ils se fichent de la Vérité.»

 

Tu as quelque chose à dire? Qu'est-ce qui se passe en ce moment?
(Mère reste les yeux clos, essaye plusieurs fois de parler, puis replonge presque jusqu'à la fin)
Tu n'as rien d'autre à dire?
Comment vois-tu ce pacte1?
(Mère secoue vivement les mains, puis, après un silence)
C'est comme si tu me disais: qu'est-ce qu'il faudra à l'humanité pour qu'elle soit dégoûtée de son mensonge? C'est terrible!
(long silence)
Il n'y a qu'UN remède — il n'y a qu'UN remède, c'est de ne compter que sur la Grâce Divine.
(Mère prend les mains du disciple)
Le seul remède: s'en remettre entièrement à la Grâce Divine.
Sans date
(Aux environs du mois d'août, le message qui suit a circulé dans l'Ashram et dans Auroville. Il est intéressant de noter que ce texte est le remaniement d'un manuscrit beaucoup plus ancien que Mère nous avait donné. Nous publions à la suite le texte original.)
1. Le pacte indo-russe qui vient d'être signé à Delhi entre Gromyko et Swaran Singh. Nous sommes aussi au temps du procès de Mujibur au Pakistan.

 

«La tâche de donner une forme concrète à la vision de Sri Aurobindo a été confiée à la Mère. La création d'un monde nouveau, d'une humanité nouvelle, d'une société nouvelle exprimant et incorporant la conscience nouvelle est l'œuvre qu'elle a entreprise. De par la nature même des choses, c'est un idéal collectif, réclamant un effort collectif pour se réaliser dans les termes d'une perfection humaine intégrale.
«L'Ashram, fondé et construit par la Mère, a été le premier pas vers l'accomplissement de ce but. Le projet d'Auroville est le pas suivant, plus extérieur, cherchant à élargir la base de cet essai d'établir l'harmonie entre l'âme et le corps, l'esprit et la nature, les cieux et la terre, dans la vie collective de l'humanité.»
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(manuscrit original)
(1re version) La tâche de donner une forme concrète à la vision de Sri Aurobindo a été donnée à la Mère.
(2e version) La tâche de compléter la vision de Sri Aurobindo a été donnée à la Mère. La création d'un monde nouveau, d'une humanité nouvelle, d'une société nouvelle exprimant et incorporant la conscience nouvelle est le travail qu'elle a entrepris. De par la nature même des choses, c'est un idéal parce que l'état de la Nature qui rend cela nécessaire doit être surpassé.
Nous aspirons au temps où il ne sera plus nécessaire que Sri Aurobindo meure.